Sommet des inégalités dans l’UE, les frais de scolarité atteignent 11.000 euros par an en Angleterre.
En France, les frais de scolarité restent modestes (Photo Jean-Michel Sicot) |
Vous êtes étudiant et vous vous demandez dans quel pays européen il vaut mieux vivre ? Dans les pays nordiques, sans hésitation. Ils ne demandent aucun droit d’inscription à la fac. Vous rêvez de prendre votre envol et de partir de chez vos parents ? Là encore, rien ne vaut le Nord. La Finlande, la Suède et le Danemark accordent des bourses à tous leurs étudiants. En revanche, si vous habitez en Grèce ou au Monténégro, vous n’avez pas de chance : les bourses calculées à partir de critères sociaux, comme les revenus de l’étudiant ou de ses parents, n’existent tout simplement pas.
Eurydice, le réseau spécialisé de l’Union européenne dans les politiques éducatives, vient de publier une enquête comparative sur les droits d’inscription et les aides étudiantes dans les établissements publics d’enseignement supérieur. Le résultat est édifiant : l’Europe est un véritable patchwork, avec des pays aux frais de scolarité prohibitifs, d’autres se contentant de sommes symboliques, des États allouant très généreusement des bourses, d’autres les limitant aux étudiants méritants, d’autres encore combinant bourses, prêts, avantages fiscaux pour les parents et allocations familiales…
Il est difficile de tirer des conclusions sur le système qui serait le plus efficace. Une chose est claire : au-delà du système LMD (licence-master-doctorat) et des échanges Erasmus, l’Europe du supérieur reste à construire.
Pour les frais de scolarité, l’Angleterre détient le record. Depuis une réforme de 2012 actant une sévère hausse, ils peuvent atteindre 11.377 euros pour l’année, et tous les étudiants doivent en acquitter. Mais le système se veut humain : ceux qui n’ont pas les moyens pourront payer lorsqu’ils seront diplômés et auront un emploi correctement rémunéré. Parmi les autres pays coûteux, on trouve l’Irlande, l’Italie, les Pays-Bas ou encore la Hongrie - Budapest réserve toutefois des places gratuites dans les universités pour les meilleurs étudiants.
Échelon. La France apparaît raisonnable. Si la majorité des étudiants paient des droits d’inscription - on compte moins de 35% de boursiers automatiquement exemptés -, leur montant reste modeste. Malgré tout, on fait beaucoup moins bien que la République tchèque - 21 euros par an, juste de quoi couvrir les dépenses administratives - et que notre voisin outre-Rhin. L’Allemagne est revenue sur sa réforme de 2007 autorisant les Länder à fixer des droits d’inscription. Et cette année pour la première fois, l’université sera gratuite partout.
Pour les bourses et autres aides étudiantes, la France ne se situe pas mal non plus, mais sans faire d’étincelles. Les bourses s’échelonnent de 0 (aucune allocation, simple exemption de frais d’inscription) jusqu’à 5.500 euros (un nouvel échelon a été créé depuis l’enquête d’Eurydice). Et il faut ajouter l’allocation logement, la réduction fiscale pour les parents et une bourse au mérite qui devait être supprimée à la rentrée mais qui a été provisoirement rétablie par le Conseil d’État…
Tradition. En Espagne, les frais de scolarité, acquittés par 70% des étudiants, ont explosé avec la crise : ils dépassent les 2.000 euros en licence et frôlent ensuite les 4.000 euros. Pour protester, des manifestations ont eu lieu en octobre dans tout le pays - 45 000 étudiants auraient abandonné la fac faute de pouvoir payer.
En fait, tradition oblige, on retrouve la distinction entre les pays du Nord, plus individualistes, qui aident les jeunes directement pour accéder à l’autonomie, et les pays du Sud, plus «famille», qui font dépendre une bonne partie des aides des revenus des parents. François Hollande avait promis de revoir tout cela dans le sens de l’autonomie. Il reste encore la fin du mandat.
Ma source: Libération
Eurydice, le réseau spécialisé de l’Union européenne dans les politiques éducatives, vient de publier une enquête comparative sur les droits d’inscription et les aides étudiantes dans les établissements publics d’enseignement supérieur. Le résultat est édifiant : l’Europe est un véritable patchwork, avec des pays aux frais de scolarité prohibitifs, d’autres se contentant de sommes symboliques, des États allouant très généreusement des bourses, d’autres les limitant aux étudiants méritants, d’autres encore combinant bourses, prêts, avantages fiscaux pour les parents et allocations familiales…
Il est difficile de tirer des conclusions sur le système qui serait le plus efficace. Une chose est claire : au-delà du système LMD (licence-master-doctorat) et des échanges Erasmus, l’Europe du supérieur reste à construire.
Pour les frais de scolarité, l’Angleterre détient le record. Depuis une réforme de 2012 actant une sévère hausse, ils peuvent atteindre 11.377 euros pour l’année, et tous les étudiants doivent en acquitter. Mais le système se veut humain : ceux qui n’ont pas les moyens pourront payer lorsqu’ils seront diplômés et auront un emploi correctement rémunéré. Parmi les autres pays coûteux, on trouve l’Irlande, l’Italie, les Pays-Bas ou encore la Hongrie - Budapest réserve toutefois des places gratuites dans les universités pour les meilleurs étudiants.
Pour les bourses et autres aides étudiantes, la France ne se situe pas mal non plus, mais sans faire d’étincelles. Les bourses s’échelonnent de 0 (aucune allocation, simple exemption de frais d’inscription) jusqu’à 5.500 euros (un nouvel échelon a été créé depuis l’enquête d’Eurydice). Et il faut ajouter l’allocation logement, la réduction fiscale pour les parents et une bourse au mérite qui devait être supprimée à la rentrée mais qui a été provisoirement rétablie par le Conseil d’État…
Tradition. En Espagne, les frais de scolarité, acquittés par 70% des étudiants, ont explosé avec la crise : ils dépassent les 2.000 euros en licence et frôlent ensuite les 4.000 euros. Pour protester, des manifestations ont eu lieu en octobre dans tout le pays - 45 000 étudiants auraient abandonné la fac faute de pouvoir payer.
En fait, tradition oblige, on retrouve la distinction entre les pays du Nord, plus individualistes, qui aident les jeunes directement pour accéder à l’autonomie, et les pays du Sud, plus «famille», qui font dépendre une bonne partie des aides des revenus des parents. François Hollande avait promis de revoir tout cela dans le sens de l’autonomie. Il reste encore la fin du mandat.
Ma source: Libération
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