Claire fontaine où rossignole
Un rossignol jamais lassé,
N'es-tu pas le charmant symbole
D'un cher passé ?
Source de fraîche mélodie,
Qui fait fleurir, sous nos frimas,
Ce rosier blanc de Normandie,
Qui ne meurt pas !
À ce bouton de rose blanche,
L'hiver ne fut jamais fatal,
Non plus qu'au chêne qui se penche
Sur ton cristal.
Oh ! c'est une peine immortelle
Qui s'épanche, en larmes d'amour,
Dans la naïve ritournelle
De l'ancien jour.
C'est un reflet des ciels de France,
Ô fontaine, que tu fais voir,
Dans la limpide transparence
De ton miroir.
Nérée Beauchemin
Recueil: Patrie intime, 1928
Nérée Beauchemin, (1850-1931), n'a publié de son vivant que deux recueils de poésie : Les floraisons matutinales en 1897, et beaucoup plus tard, en 1928, Patrie intime.
On le rattache aux poètes du Terroir, qui se proposaient "de chanter la terre natale ce qu'elle représente comme gardienne des traditions religieuses, patriotiques et paysannes". "La vie de Nérée Beauchemin est celle d'un honnête et fidèle médecin de campagne qui n'a quitté Yamachiche au Québec, village où il est né en 1850, que pour faire ses études secondaires au séminaire de Nicolet et de médecine à l'Université Laval ; il passera le reste de son existence dans sa paroisse, consacrant ses loisirs à la poésie, à l'écart de toute coterie littéraire."
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