● Écouter ou entendre?
«Tu écoutes ce que je te dis?», s'exclame votre mère. «Oui, je t'entends!», répondez-vous sur la défensive. Mais cela signifie-t-il que vous avez compris ce qu'elle vient de vous dire? Pas sûr... Entendre ne signifie pas écouter, mais «percevoir par ouïe». Il ne nécessite aucun effort sinon celui de laisser parvenir les sons qui vous entourent à vos oreilles. Tout le monde peut donc entendre votre mère sans lui prêter attention.
Écouter, en effet, c'est faire attention à ce que l'on entend. Du latin classique auscultare, le verbe sous-entend par essence l'idée d'action et donc, de compréhension. Ainsi, lorsque vous répondez à votre mère que vous entendez très bien ce qu'elle vous dit, vous ne mentez pas mais faites vraiment acte d'impertinence.
● Obsèques ou enterrement?
On ne sera plus là pour témoigner de la justesse du mot employé, mais tâchons tout de même de ne pas finir, en commettant une erreur de vocabulaire! «L'enterrement» désigne l'acte d'enterrer, c'est-à-dire «mettre en terre un mort». Le mot comprend également, depuis le XIIe siècle, l'idée de cérémonie funèbre. Mais nul faste ici! L'enterrement se fait dans la discrétion, avec les proches, sans foule ni badauds.
À la différence des «obsèques». Du latin obsequiae «funérailles», le mot sous-entend «une cérémonie et un convoi funèbres en l'honneur d'un défunt», indique le CNRTL. Les obsèques sont un moment de réunion entre intimes, inconnus et curieux. Les «funérailles», pour leur part, qualifient les «cérémonies solennelles qui accompagnent l'enterrement d'une personnalité».
Peut-on amener les enfants à l'école comme l'on amène un gâteau chez des amis? Rien n'est moins sûr.
Du latin apportare, «porter quelque chose à quelqu'un», le verbe «apporter» s'emploie pour parler d'une chose et «d'un objet inanimé», indique le Trésor de la langue française. Lorsque l'on apporte «une pomme», on la «porte» littéralement avec soi. Pour être correct, on l'utilisera dans des phrases telles «j'apporte mes propres crayons en cours», «apportez-moi le dossier de Mme X», etc.
Précisons que la formule «apporter avec soi» constitue un pléonasme. Le verbe «apporter» signifie déjà «porter avec soi». Il en va de même pour la locution «emmener avec soi».
Le verbe «amener», dérivé de «mener», s'emploie, à l'inverse «d'apporter», pour parler d'animés, d'individus ou d'animaux. Il signifie «mener vers». Pour être exact, on l'utilisera dans des phrases comme «il amène les enfants à l'école», «amène-moi ton frère!» De la même manière que l'on pourra employer le verbe «emmener» avec des gens.
Ils ne sont pas du genre à étaler leur CV quand ils vous serrent la main ou à se glorifier d'un succès lors d'une soirée. Les personnes humbles et modestes ont ceci de commun qu'elles n'aiment pas à apparaître à la lumière. Petite mais grande nuance tout de même, le modeste, du latin modestus «modéré, mesuré, réservé, vertueux», est «peu fortuné, d'humble condition». Il est celui qui «affecte de se sous-estimer», indique le CNRTL. Le modeste s'emploie également pour parler de choses «sans prétention, dépourvues d'éclat».
Ce qui n'est pas le cas du mot humble, uniquement employé pour parler d'animés. La personne humble, «consciente de sa faiblesse», n'affecte pas la soumission. Elle se pense «faible». Très déférent, l'individu humble s'abaisse volontairement pour aider les autres. Il n'est donc pas étonnant de retrouver celui qui fait acte d'abnégation dans le lexique biblique plutôt que celui qui fait le modeste, et qui parfois en forçant le trait, recherche en réalité les lauriers...
Ma source: lefigaro.fr
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