Ne pas trop modifier son emploi du temps, s'exposer à la lumière… Florian Ferreri, psychiatre à l'hôpital Saint-Antoine à Paris et spécialisé dans le diagnostic de la dépression, vous donne quelques consignes à respecter.
Le confinement est une épreuve psychique. Qu'est-ce qui est le plus dur?
C'est un remède avec des effets secondaires qui sont principalement psychiques. Il y a deux registres de difficultés: les préoccupations liées à la maladie, son travail, ses enfants ; et les modifications majeurs de rythme que cela nous impose. L'alimentation ou le changement d'activité physique ont un impact sur la santé psychologique.
Comment doit-on organiser l'emploi du temps de sa journée?
Il n'y a pas de recette miracle mais de grands principes à appliquer même si les configurations d'habitation sont différentes d'une famille à l'autre. Il est important de garder un rythme: mettre un réveil pas trop éloigné de l'heure de réveil habituel, lancer ce qu'on lance habituellement dans la matinée, c'est-à-dire se doucher, se préparer et s'habiller. Ce sont des rythmes auxquels nous sommes habitués et qui sont nécessaires pour l'organisme.
Comment prendre soin de soi?
Il faut essayer de prendre soin de soi en ayant une alimentation équilibrée qu'il faut même réduire un peu car on aura moins d'activité physique. Il faut aussi tenter de s'exposer à la lumière en allant à sa fenêtre, en regardant vers l'extérieur.
Comment gérer son hypocondrie?
Le confinement a un intérêt car il est rassurant et on prend moins de risques face à l'épidémie. Pour autant, on peut craindre d'être atteint du virus parce qu'on a pu le contracter avant d'être confiné. L'information scientifique joue son rôle: on peut tout à fait tousser, avoir un rhume sans que ce soit dramatique. Il faut être raisonnable sur sa prise de température, de relativiser les choses et de n'appeler son médecin que si c'est grave.
Aurons-nous des séquelles psychiques une fois le confinement terminé?
Difficile de parler de séquelles mais il y aura bien un avant et un après. Des études scientifiques sur des gens en quarantaine, notamment lors des épisodes de H1N1, montrent qu'il peut y avoir ensuite des conduites d'évitement, une crainte du danger. Nos comportements peuvent changer avec une majoration de l'anxiété. Et en même temps, quand on a affronté collectivement quelque chose de difficile, il peut y avoir un sentiment de soulagement général et l'envie de revivre ensemble un petit peu plus sereinement.
Ma source: bfmtv
No hay comentarios:
Publicar un comentario
Nota: solo los miembros de este blog pueden publicar comentarios.