L'hiver blanchit le dur chemin
Tes jours aux méchants sont en proie.
La bise mord ta douce main ;
La haine souffle sur ta joie.
Tes jours aux méchants sont en proie.
La bise mord ta douce main ;
La haine souffle sur ta joie.
La neige emplit le noir sillon.
La lumière est diminuée…
Ferme ta porte à l’aquilon !
Ferme ta vitre à la nuée !
La lumière est diminuée…
Ferme ta porte à l’aquilon !
Ferme ta vitre à la nuée !
Et puis laisse ton coeur ouvert !
Le coeur, c'est la sainte fenêtre.
Le soleil de brume est couvert ;
Mais Dieu va rayonner peut-être !
Le coeur, c'est la sainte fenêtre.
Le soleil de brume est couvert ;
Mais Dieu va rayonner peut-être !
Doute du bonheur, fruit mortel ;
Doute de l'homme plein d'envie ;
Doute du prêtre et de l'autel ;
Mais crois à l'amour, ô ma vie !
Doute de l'homme plein d'envie ;
Doute du prêtre et de l'autel ;
Mais crois à l'amour, ô ma vie !
Crois à l'amour, toujours entier,
Toujours brillant sous tous les voiles !
A l'amour, tison du foyer !
A l'amour, rayon des étoiles !
Toujours brillant sous tous les voiles !
A l'amour, tison du foyer !
A l'amour, rayon des étoiles !
Aime, et ne désespère pas.
Dans ton âme, où parfois je passe,
Où mes vers chuchotent tout bas,
Laisse chaque chose à sa place.
Dans ton âme, où parfois je passe,
Où mes vers chuchotent tout bas,
Laisse chaque chose à sa place.
La fidélité sans ennui,
La paix des vertus élevées,
Et l'indulgence pour autrui,
Eponge des fautes lavées.
La paix des vertus élevées,
Et l'indulgence pour autrui,
Eponge des fautes lavées.
Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s'éclaire de ce qui brûle.
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s'éclaire de ce qui brûle.
A ces démons d'inimitié
Oppose ta douceur sereine,
Et reverse leur en pitié
Tout ce qu'ils t'ont vomi de haine.
Oppose ta douceur sereine,
Et reverse leur en pitié
Tout ce qu'ils t'ont vomi de haine.
La haine, c'est l'hiver du coeur.
Plains-les ! mais garde ton courage.
Garde ton sourire vainqueur ;
Bel arc-en-ciel, sors de l'orage !
Plains-les ! mais garde ton courage.
Garde ton sourire vainqueur ;
Bel arc-en-ciel, sors de l'orage !
Garde ton amour éternel.
L'hiver, l'astre éteint-il sa flamme ?
Dieu ne retire rien du ciel ;
Ne retire rien de ton âme !
L'hiver, l'astre éteint-il sa flamme ?
Dieu ne retire rien du ciel ;
Ne retire rien de ton âme !
Poème de Victor Hugo, Contemplations XX, 1856
Le titre originel de ce poème était : Il fait froid et l'on te hait.
Poème envoyé par Hugo à Juliette Drouet le 1er janvier 1839.
La lettre qui l'accompagnait disait :
"Tu venais de me raconter toutes ces paroles de haine échappées de ces fangeuses coulisses, c'était cette dernière nuit, je marchais sur le pavé couvert de givre avec une brume glacée qui me piquait le visage, j'ai fait ces vers.
Ils sont un peu tristes, mon pauvre ange, mais je crois qu'ils contiennent cependant un bon conseil, et une vraie consolation.
On nous hait, il faut nous aimer.
Voici notre viatique pour l'année qui va s'ouvrir. Et je la commence par le mot qui la finira, n'est-ce pas ?
Je t'aime !
1er janvier - nuit".
[Note empruntée à Victor Hugo, Œuvres poétiques II, La Pléiade, p. 1445]
Poème envoyé par Hugo à Juliette Drouet le 1er janvier 1839.
La lettre qui l'accompagnait disait :
"Tu venais de me raconter toutes ces paroles de haine échappées de ces fangeuses coulisses, c'était cette dernière nuit, je marchais sur le pavé couvert de givre avec une brume glacée qui me piquait le visage, j'ai fait ces vers.
Ils sont un peu tristes, mon pauvre ange, mais je crois qu'ils contiennent cependant un bon conseil, et une vraie consolation.
On nous hait, il faut nous aimer.
Voici notre viatique pour l'année qui va s'ouvrir. Et je la commence par le mot qui la finira, n'est-ce pas ?
Je t'aime !
1er janvier - nuit".
[Note empruntée à Victor Hugo, Œuvres poétiques II, La Pléiade, p. 1445]
No hay comentarios:
Publicar un comentario
Nota: solo los miembros de este blog pueden publicar comentarios.