COMMENT APPRENDRE UN POÈME PAR COEUR

Quelques pistes pour aider le petit écolier :

• D'abord, c'est un exercice de mémoire. Donc, on coupe la musique, le téléphone et la télé et on s'assoit bien confortablement. Pour les plus bloqués, on respire bien profondément 2 ou 3 fois pour lâcher les tensions.
  Ensuite : on observe le texte, sa construction, tout comme un alpiniste repère sa voie royale.
  Un poème, cela s'organise en strophes et en phrases (vers) qui riment. Autant de points d'ancrage pour mémoriser.
• Combien de strophes, et dans chaque strophe, combien de vers? Ça y est, il va être possible de découper pour mieux mémoriser. D'autant plus que bien des poèmes contiennent des répétitions de vers. Une fois repérées, c'est autant de lignes en moins à retenir.
• Photocopiez le poème et surlignez en fluo les répétitions.
• Autre chose à dire à l'enfant : il faut lire plusieurs fois, à haute voix. Pourquoi ? Parce que :
  • Tes yeux enregistrent les mots comme une caméra.
  • Ta voix permet à ton cerveau d'enregistrer comme un dictaphone.
    Qu'il soit plutôt visuel ou auditif, l'enfant ainsi s'adapte.
• Enfin, ne pas hésiter à lire une première fois le poème avec l'enfant, lui faire visualiser les images voulues par le poète.
• On peut aussi mimer la scène, ils adorent. Levez-vous ! Faites du théâtre !!!
• Dernière piste : s'assurer que l'enfant a bien compris tous les mots : c'est très dur d'apprendre du charabia ! Ainsi, dans l'exemple ci-dessous (poème de Jacques Prévert), le mot « crêpe » n'est pas un dessert breton !

À l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne.

 

Et vous, essayez vous-même d'apprendre le poème demandé à vos enfants, à vos petits-enfants. Il est temps de vous intéresser à votre mémoire !!!

Reste que c'est aussi un exercice oral !!!
Une fois le texte mémorisé et incorporé, reste à le restituer à un auditoire. Cela fait peur, évidemment ! Voici deux conseils importants :
1 - Combattre la tentation d'en finir au plus vite : c'est la récitation mitraillette. Le public / la classe / l'enseignant ne comprennent rien, tellement le poème est récité sans relief et au moindre faux pas, le/la récitant-e perd soi-même le fil.
2 - Donc, on respire, on y va lentement. Bien articuler permet de détendre la mâchoire, de reprendre son souffle.

Rappelons-nous cette magnifique remarque du philosophe Georges Steiner : 

« Ce que vous avez appris par cœur change en vous et vous changez avec, pendant toute votre vie…
C'est une des grandes possibilités de la liberté, de la résistance ».

Ma source: heureuxalecole.fr