Si Oscar Wilde est aujourd'hui une figure majeure de la littérature européenne, c'est dans le dénuement complet qu'il est mort à Paris en 1900, à seulement 46 ans. Cinq ans plus tôt en Angleterre, le poète et dramaturge est jeté en prison et condamné à deux ans de travaux forcés, pour un baiser homosexuel dit-on. À sa sortie, il choisit de fuir son pays pour Paris et c'est à l'Hôtel d'Alsace, au coeur de Saint-Germain-des-Prés, qu'il meurt trois ans plus tard.
Inhumé sobrement au cimetière de Bagneux, ce n'est qu'en 1909 qu'il est déplacé au cimetière du Père Lachaise, après que son dernier amant, Robert Ross, a réuni suffisamment d'argent pour lui payer une concession. Et c'est cette tombe située dans la 89e division du cimetière le plus connu de Paris qui fera parler d'elle comme aucune autre de la capitale.
Des attributs un peu trop proéminents
Sculptée par l'américain Job Epstein dans un bloc de 20 tonnes de pierre blanche, cette tombe représente un immense Sphinx ailé. En 1912, la création funéraire n'est pas encore terminée, encore moins dévoilée au public, mais elle suscite déjà l'indignation. La raison ? La rumeur dit que des parties génitales très proéminentes vont y être représentées. L'on s'inquiète d'autant plus que le sculpteur a déjà fait parler de lui de l'autre côté de la Manche en réalisant une série de dix-huit statues entièrement nues pour la façade de l'édifice londonien de la British Medical Association.
Deux ans plus tard, la sculpture laisse en effet percevoir des parties génitales sur l'ange qui surplombe le caveau. Cette représentation est jugée indécente et provoque le scandale. Un scandale qui ne se tarit pas de sitôt. La légende raconte en effet qu'en 1961, deux anglaises choquées par la vue de ce membre viril auraient émasculé la sculpture à coups de pierres ou de parapluies. Récupérés par le conservateur du musée, les attributs lui auraient ensuite servis de presse-papier !
En attendant, il n'existe aucun cliché montrant ces fameuses parties.
Les baisers à Oscar, un rituel peu apprécié
Dans les années 1990, le tombeau est devenu l'objet d'un rituel étonnant.
Personne ne sait vraiment pourquoi, mais les admirateurs (et, surtout, admiratrices) du célèbre poète ont pris l'habitude de venir déposer un baiser au rouge à lèvre sur ce tombeau au passé sulfureux. Un hommage qui partait sans doute d'une bonne intention – c'est pour un baiser qu'Oscar Wilde a été emprisonné – mais qui a endommagé au fil des ans la sculpture. En 2011, des vitres en plastique de deux mètres de haut ont donc été apposées autour des parois de pierre pour empêcher que ses admirateurs ne grimpent sur la malheureuse tombe voisine pour y déposer le traditionnel baiser à Oscar.
Ma source: pariszigzag.fr
La tombe d'Oscar Wilde et sa vitre de protection |
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