Georges Bernanos (1888-1948) est le divin monstre de la littérature française.
Un auteur dont tout le mal qu'on dira sera toujours inférieur au bien qu'il nous a fait. Car, avouons-le, il faut d'abord apprendre à le lire, ce catholique fulminant, toujours survolté, toujours en colère, dont les engagements peuvent agacer et la verve tourner en rond. Parfois, l'intransigeance lasse, et la fureur perpétuelle ennuie. Mais quel homme ! Et quel écrivain ! En vérité, ce ténébreux voit clair. Cet hermétique dit les choses les plus simples et les plus réelles sur l'âme, l'enfer, la damnation. Confesserons-nous que nous lui devons une partie de notre conversion ? Et est-ce un mal de parler de soi quand on parle de Bernanos ? C'est qu'on l'a aussi détesté qu'on s'est investi en lui. Et on pourra le critiquer tant qu'on voudra, ce sera toujours lui le plus fort.
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