Comment diable le nom de Cotignac, ce village médiéval du Var, a-t-il donné son nom à une pâte de coings, spécialité d'Orléans ?
Certes, l'origine latine du mot nous renvoie bien à ce fruit biscornu. C'est à Cotignac, au XIVe siècle, qu'un apothicaire prépare ce compromis entre pâte de fruits et gelée que le médecin grec Claude Galien mentionne déjà vers l'an 200. Comme celle des Grecs, sa recette mélange des coings, du miel et des épices. Puis l'apothicaire viendra s'installer dans la région d'Orléans avec son remède en poche.
La friandise procurera en 1532 l'émoi des papilles gustatives du Pantagruel de Rabelais. Au XVIIe siècle, on le consomme au début d'un repas parce qu'il favorise la digestion. Il aide alors même les femmes enceintes à faire des beaux enfants. Dans une région riche en cognassiers, les apothicaires confiseurs d'Orléans le fabriquent depuis Louis XI, pour que les hôtes de marque — rois, princes et ambassadeurs — s'en voient offrir lors de leur passage. Cette douceur royale — à base du sucre alors coûteux et non plus au miel — est un cadeau idéal facile à transporter. François Ier en raffolait, comme bien plus tard Charles de Gaulle.
Les puristes insistent sur la nécessité de mélanger plusieurs variétés de coings, de gros jaunes, qui apportent leur parfum, et des plus petits, riches en pectine. On cuit ces fruits dans de l'eau bouillante avant de les passer au tamis très fin. Ainsi la gelée sucrée à 75 % du jus obtenu, cuite à la nappe, est-elle bien concentrée.
Il est coulé à chaud dans des petites boîtes rondes
La couleur spécifique est obtenue par du rouge de cochenille au lieu du vin rouge qui en a longtemps renforcé la couleur rubis. Outre cette recette unique, le Cotignac marque sa différence par son emballage : il est coulé à chaud dans des petites boîtes rondes et plates en bois, de divers diamètres, décorées à l'effigie de Jeanne d'Arc. Quand elles sont petites, on les appelle des « friponnes ». On utilise du bois d'épicéa, moins coûteux que le sapin sélectionné à l'origine.
La couleur spécifique est obtenue par du rouge de cochenille au lieu du vin rouge qui en a longtemps renforcé la couleur rubis. Outre cette recette unique, le Cotignac marque sa différence par son emballage : il est coulé à chaud dans des petites boîtes rondes et plates en bois, de divers diamètres, décorées à l'effigie de Jeanne d'Arc. Quand elles sont petites, on les appelle des « friponnes ». On utilise du bois d'épicéa, moins coûteux que le sapin sélectionné à l'origine.
Pour le déguster, on peut le servir à la cuillère, comme un fromage Vacherin dans sa boîte d'épicéa, mais aussi le sucer comme un roudoudou dont il est un peu l'ancêtre. Aujourd'hui, seul Benoît Gouchault continue à fabriquer le Cotignac à Saint-Ay (Loiret), où séjourna Rabelais.
Ma source: francebleu.fr
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